It's All Great Man
January 16th, 2023

Breaking bad est l’une des plus grandes séries de l’histoire de la télévision. Inconnu pendant deux saisons, diffusées sur la chaine AMC alors encore novice dans la production de série avant le back to back historique B.B/ Mad Men, elle acquit son statut culte saison après saison, spectateur après spectateur. Dans tous les classements, discussions et nos coeurs, Breaking Bad représente la trinité d’une série : parfaitement écrite, identité visuelle puissante, et un casting sur mesure. La galerie attachante et colorée de personnage aurait pu faire naitre un spin off autour de n’importe lequel d’entre eux.

Mais le voulions-nous ?

A la fois excité et terrifié de toucher a l’héritage d’une série parfaite en tous les points, qui avait déjà fait suivre son final avec l’excellent film El Camino, le pari d’un spin off à la qualité égale semblait impossible. Alors si je vous dis que Better Call Saul est meilleur que son géniteur.

Slippin Jimmy

Saul Goodman fait son apparition dans un épisode de la deuxième saison de Breaking bad. Personnage grandiloquent auquel la série nous avait déjà habituée, l’incroyable Bob Odenkirk jouait la partition de l’avocat véreux, cynique et coloré, a la perfection. Au fur et à mesure des saisons, Saul prend de plus en plus de place dans la vie de nos protagonistes et reste un des seuls rescapés de l’hécatombe qu’a connu Albuquerque. Pourtant, au cours des cinq saisons, nous n’apprendrons quasiment rien sur sa vie personnelle, son passé ou meme son vrai prénom. C’est donc en 2015 que l’on découvre Better Call Saul et la promesse de nous faire découvrir le parcours de l’avocat jusqu’aux événements de Breaking Bad.

La série se passe quelques années avant, James McGill, pas encore Saul Goodman, travaille en tant qu’avocat commis d’office pour les plus démunis. La saison une nous fait découvrir son univers, peuplé par son frère castrateur et mastodonte du domaine légal Charles McGill, son associé Howard (masterclass de destruction d’un personnage) et sa moitié Kim Wexler. Viennent ensuite s’ajouter notre précieux Mike Erhmantraut , Gus Fring, Ignacio Varga (mon chouchou) et la famille Salamanca. Les trois premières saisons sont calmes. Elles posent l’univers, nous montrent le parcours de Jimmy, les raisons pour lesquelles il fait du droit sa profession mais surtout ce qui le motive. Besoin de reconnaissance envers son frère, l’envie de se prouver à lui-meme qu’il n’est pas seulement l’arnaqueur qu’il fut, domaine dans lequel il excelle a travers des scènes d’une ingéniositées revigorantes, mais un homme capable de changer et d’être estimé. Cet arc pose les bases, beaucoup pourront trouver ça lent, dénué de concept et d’enjeux. J’avoue avoir moi même eu parfois du mal à m’interesser réellement a tout ce qui se passait a l’écran. Ceux jusqu’a la saison 4.

Better Call The Emmy’s

Sans vous spoiler car j’espère que cet article vous poussera a regarder ce bijou, ni résumer la série, les trois premières saisons commencent à réellement faire sens lorsque les enjeux et l’étau se resserrent autour de Jimmy mais surtout lorsque l’on s’écarte de lui. Loin du drame légal auquel nous étions habitués, les personnages secondaires commencent peu a peu a se rencontrer sans l’aide de Jimmy. Nous découvrons alors comment Mike en est venu a travailler pour Gustavo Fring, arc narratif qui ne déçoit absolument pas, mais c’est deux personnages qui font monter d’un cran énorme l’histoire : Igniacio “Nacho” Varga et surtout surtout l’antagoniste le plus jouissif de tous les temps Lalo Salamanca. Venu remplacer son cousin Tuco a la tête du cartel, Lalo commence une guerre de territoire, implicite a son commencement, avec Fring et dynamise la série. Et là, tout se met en place.

À la fin de la sixième saison, les épisodes s’enchaînent a un rythme effréné, nos coeurs se serrent et comme pour Breaking Bad, chaque dénouement, situation sont justes parfaites.

Car Better Call Saul est une série impressionante de qualité. Hilarante, inventive, jouée, écrite et réalisée d’une main de maitre, elle pose doucement les bases pendant la moitié de son arc, assez habilement pour nous attacher aux personnages, les laisser faire leur lit et prendre des décisions qui les pousseront inévitablement dans le sens de leur destin. Plus subtile, plus marrante, plus intelligente et surtout plus touchante que Breaking Bad, je vous défie de regarder Bob Odenkirk a la fin de la série et pouvoir l’appeler Saul. Non, cet homme que nous connaissons tous maintenant trop bien sera a jamais “Slippin” Jimmy McGill, un homme amoureux, hanté par ses choix et son propre pire ennemi, qu’il adore. Sa relation avec Kim une des plus belles du monde des séries, l’intelligence et la bravoure de Nacho, épaulé par Mike, joussive et chaque mot prononcé par Lalo un plaisir coupable. Toutes les origins story rattachant a Breaking Bad fonctionnent sans jamais gacher la mythologie, bien au contraire. Après ces six saisons, on ne peut que faire a la série le meilleur compliment possible a tout spin off : elle n’est pas juste réussi, elle semble maintenant nécessaire, vitale a l’univers Breaking Bad qui sera a jamais lié au destin de sa petite soeur ou grand frère Better Call Saul.

Vince Gilligan en degz
Vince Gilligan en degz

Des génies

Je crois aujourd’hui dur comme fer que Vince Gilligan et Peter Gould sont les plus grands scénaristes en activité à Hollywood. Et je pèse mes mots. Comment est-ce possible de toujours faire évoluer les enjeux, les personnages, réussir a distiller de la subtilité et des thèmes dans chaque scènes tout en gardant un ton léger et surtout surtout surtout une ingéniosité a faire rougir n’importe quel conteur d’histoire. Car Better Call Saul raconte une histoire. Une belle histoire, touchante, triste, marrante, lègére, grave et violente. La vie quoi.

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