C’est parti pour un article qui répondra à des questions qu’on me pose souvent sur la crypto. J’ai décidé de pondre un article à envoyer si on me pose de nouvelles questions, parce que je me retrouve souvent à répéter les mêmes choses. Autant tout réunir ici en une seule fois.
Si vous avez d’autres questions, posez-les sur Twitter, en dm ou en public, peu importe.
Apparté sur la “réputation”, la crypto et les réseaux sociaux
La cryptomonnaie perd à peine sa réputation associée au trafic de drogues mais certains d’entre vous hésitent à poser des questions ouvertement par peur d’avoir des followers enragés dans vos mentions, qui vous unfollow ou crachent sur votre dos.
Je comprends.
Si aujourd’hui j’en parle ouvertement, c’est uniquement parce que le statut d’auteur et de crypto-native m’est profitable. Récemment, des éditeurs se sont mis à chercher frénétiquement des gens qui non seulement s’y connaissent, mais sont aussi capables d’aligner deux phrases. Bingo, me voilà.
Disclaimer
Je ne suis pas payée pour écrire en français. Aucun éditeur francophone ne m’a encore mis le grappin dessus, et de toute façon, ceci est une de mes plateformes personnelles, je peux parler sans pincettes.
Maintenant que les masques sont tombés, passons aux choses sérieuses.
Vos questions
Merci à Angie d’avoir posé publiquement des questions qui vont alimenter cet article. C’est à peu près les mêmes que je reçois en dm, à la différence que certaines personnes posent des questions plus précises sur le bordel des NFTs. Je pense qu’il faudra un article entier pour les NFTs, mais j’en ai déjà un peu parlé sur mon blog perso.
L’objectif
C’est le plus important. Pourquoi s’aventurer dans la crypto ? C’est la technologie qui vous intrigue, ou l’appât du gain ? Les deux ne sont pas incompatibles, et je trouve cela sain de l’assumer.
Personnellement, je ne suis pas là pour révolutionner le monde. Enfin, si je le fais tout en brassant, oui, pourquoi pas. Ganer de l’argent est motivation de la plupart des gens qui utilisent la crypto. Un jour, vous voyez le truc de nerd qui prend une valeur spectaculaire, des gens devenir riches, et vous vous dites, “Attends, c’est quoi ce truc et comment je peux en être ?”.
L’ironie, c’est que plein de gens -dont votre humble auteure- ont utilisé le fameux Bitcoin de façon pragmatique, sans se soucier de le garder ou de trader, sans être interessés par la spéculation. Là où l’appât du gain s’est eveillé en moi, c’est quand j’ai découvert tout un ecosystème alternatif aux produits financiers institutionnels à partir de la technologie utilisée par le Bitcoin, que j’ai décidé d’utiliser EN COMPLÉMENT de ces derniers.
Si votre objectif est de brasser des thunes, faites la paix avec cela sans vous soucier des implications morales ou vous trouver des excuses. On est ensemble.
Comment se lancer
Déjà, il faut acheter de la crypto-monnaie. Convertir des euros en une autre devise absolument pas régulée et dont la valeur peut fluctuer sauvagement. Ça fait peur, n’est-ce pas ? Vous n’en serez pas à votre premier sursaut.
L’erreur la plus courante serait d’acheter la dernière crypto-monnaie à la mode sur une plateforme d’échange et d’attendre sagement que son prix augmente pour une raison quelconque. Laissez ça aux boomers.
Vous pouvez éventuellement télécharger Coinbase pour commencer, acheter de la crypto dessus et la déposer dans un de leur contrats, en attendant. La plupart des gens commencent par le Bitcoin et l’Ethereum. Ça ne vous rapportera pas grand chose, mais c’est un début.
1) Si vous voulez simplement posséder de la crypto : acheter, envoyer, recevoir
Si vous ne voulez que posséder de la crypto, afin de prendre votre temps avant d’envisager de l’utiliser, ou alors vous considérez qu’à terme elle vaudra plus, c’est tout à fait faisable. Vous pouvez télécharger un portfeuille crypto sur votre téléphone, comme Exodus. Ou vous pouvez y aller franco et carrément acheter un portefeuille physique.
Je ne vais pas me prononcer sur ce que vous devez faire ou pas, car je ne connais pas votre degré de maîtrise technique/ informatique. Plein de gens sur Internet répètent qu’il faut absolument un hardware wallet (portefeuille physique, donc), en oubliant que tout le monde est loin d’être à l’aise avec la technologie et qu’il faut bien commencer quelque part.
Pour du stockage, surtout si ce n’est pas un gros montant, vous pouvez commencer par un truc simple et intuitif.
Pour stocker à long terme, je vous déconseille de rester sur Coinbase et autres plateformes de ce genre. Elles sont la cible d’attaques incessantes et, en cas de faillite, saisiront vos actifs. Votre crypto n’est pas à vous. Vous devrez donc apprendre à vous envoyer vous-même de la crypto depuis Coinbase (par exemple) vers votre portefeuille Exodus (comme autre exemple), c’est le BABA.
En revanche, si vous décidez de stocker un gros montant ou de vous connecter à des sites pour utiliser votre crypto, le passage par un portefeuille physique sera incontournable, car vous allez vous exposer à de nombreux risques dont celui-ci vous protègera.
Je vous rassure, ils sont simples à configurer. Les plus connus sont Trezor et Ledger, n’en achetez jamais d’occasion (ils peuvent être infectés d’un malware).
2) Si vous voulez multiplier votre crypto : interagir avec la DeFi
Plus vous apprendrez et vous renseignerez sur le meilleur moyen de rentabiliser cette crypto, plus vous constaterez que stocker et attendre 12 ans avant de devenir millonnaire (peut-être ?) est probalement la moins bonne option. Vous voudrez peut-être la faire fructifier. La faire bosser comme une chienne.
Avant de faire quoi que ce soit, lisez un minimum de documentation sur la DeFi (la Finance Decentralisée). C’est par là que vous allez probablement commencer. Explorez les protocoles (des contrats qui vous rapportent de l’argent si vous placez votre crypto dedans).
Vous avez des sites qui réunissent tous les protocoles existants et vous renseignent à leur sujet, comme DeFillama.
Je n’en ai pas de protocole particulier à recommander. Je peux simplement vous dire d’éviter la blockchain Ethereum comme la peste, car les frais de transactions sont énormes. Le réseau est saturé, c’est une question complexe que je n’aborderai pas ici. La plupart du temps, j’utilise la blockchain Avalanche et ensuite je fais le pont entre différents blockchains avec Synapse. Je n’utilise l’Ethereum que pour minter des NFTs gratuits. Bref, ce sera pour une autre fois.
Je pense qu’il vaut mieux tester, lire, essayer de comprendre par soi-même. Il y a un avantage à débarquer parmi les premiers sur un nouveau protocole, car les emissions (le pourcentage gagné) sont énormes : plus de gens rejoignent le bassin où vous êtes, plus les poucentages sont dilués, moins vous gagnez. C’est ça, la véritable quête de l’or numérique, dans la crypto.
3) Gagner des cryptos gratos (ou presque)
En plus de ces protocoles, vous avez l’opportunité de recevoir des airdrops, des sommes envoyées gratuitement à des utilisateurs précoces d’un protocole. Un seul airdrop peut changer votre vie. Renseignez-vous, par exemple, sur le airdrop d’ENS (Ethereum Name Service) qui a eu lieu pendant l’automne 2021, et constatez par vous-mêmes.
Sur DeFiLlama, vous pouvez trouver une liste d’airdrops potentiels à venir, mais ça reste de la spéculation. L’écosytème Cosmos, par exemple, est connu pour ses airdrops fréquents (et entre nous, c’est la seule raison qui me fait l’utiliser, merci Cosmos de sponsoriser pratiquement l’intégralité de mon portefeuille). On reparlera des écosystèmes une autre fois, histoire de faire court ici.
Une autre de mes techniques préférées est celle du flashloan. Mais si je commence à parler de ça, on sort du cadre “répondre aux questions des débutants / curieux”.
À quoi/qui faire confiance pour ne pas se faire pigeonner ?
À moi, et uniquement moi. Je suis votre gourou maintenant.
Je rigole.
Vous n’avez besoin de faire confiance à qui que ces soit, c’est tout l’intérêt de cette technologie. Vous pouvez tout vérifier, tout traquer, et vous prémunir contre des actions maintentionnées.
Toute action réalisée sur la blockchain est archivée et publique. On ne sait pas qui est qui, mais on sait ce qui s’y passe. Si vous vous renseignez plus longuement, vous comprendrez de quoi je parle.
Les données sont donc très faciles à tracer et à collecter. CEPENDANT, il y a beaucoup d’arnaques, justement parce que la plupart des gens ne prennent pas la peine d’utiliser cette technologie pleinement, ou ont été conditionnés à se fier à la hype et aux figures d’autorité.
C’est de ÇA dont il faut absolument se défaire. De façon ironique, les autistes sommes bien armés pour cela, ce qui nous rend assez redoutables dans ce genre d’environnement. Mais je traiterai ce sujet hautement philosophique une prochaine fois (ou jamais, car vous le comprendrez peut-être par vous-même).
Vous vous ferez probalement pigeonner
C’est un rite de passage. Vous n’y échapperez probablement pas. Réjouissez-vous, c’est ce qu’on appelle, dans la crypto, les frais de scolarité. La véritable question est : serez-vous en mesure d’apprendre de vos erreurs, de vous analyser froidement et de faire un état des lieux, d’identifier ce qui vous reste à apprendre et de construire une sorte de résilience ?
Se faire pigeonner avec des amis peut aider. On peut se faire pigeonner ensemble, si vous voulez. Ou alors, vous pouvez me poser des questions sur un truc précis, j’irai y jeter un oeil, et vous dirai ce qui me semble suspect.
Il vous revient de prendre vos propres décisions, en réalité. Imaginez que je vous dise “Hmm ça a l’air louche à cause de ça et ça”, et que vous passiez à côté de l’opportunité de votre vie à cause de mon naturel méfiant ?
Dans un article bientôt publié sur Hashnode, j’établis un guide assez complet en matière de cybersécurité pour les gens qui utilisent la crypto. Sans vouloir me vanter, il est incontournable. De façon générale, je vous conseille d’aller le lire, ainsi que d’autres ressources comme The Defiant, pour vous familiariser avec tout le bordel.
C’est en anglais, mais vous pouvez utiliser des extensions de traduction automatique ou votre navigateur, en fontion de ce que vous utilisez.
Lire des ouvrages de vulgarisation sur la finance et l’investissement traditionnel est aussi un rite de passage. Les sprocessus sont les mêmes ou similaires, à la différence que tout le monde peut y participer, peu importe sa localisation sur le globe, son âge où son statut de résident dans un pays.
Comment repérer les arnaques ?
C’est simple : partez du principe que tout est une arnaque jusqu’à preuve du contraire.
Il y a plusieurs façons de les repérer : en développant son sens critique, mais aussi en lisant et en apprenant au sujet d’arnaques précédentes. Comme un antivirus, en somme.
Il y a plusieurs types d’arnaques spécifiques à la crypto. Ça va du gentil gars qui te promet 2 Bitcoins si tu en envoies un au rug pull (googlez ce mot) pur et dur. Étudiez les arnaques, mettez-vous dans la peau d’un arnaqueur et imaginez les moyens qui pourraient être mis en oeuvre, une fois que vous avez cumulé assez de connaissances.
Je vous donne ici mes grands principes :
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Méfiez-vous de la popularité comme de la peste. Une crypto-monnaie monte en flèche et vous voulez l’acheter ? Ne le faites pas. Attendez. Il y a forcément des gens en train de la vendre pour faire du profit et elle va chuter. Voyez si elle vous semble aussi sexy une fois qu’elle perd sa hype.
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Même principe, mais pour les NFTs
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Même principe, mais pour les “crypto-influenceurs”. La pire espèce qui ait rampé sur cette terre. Ils utilisent leur audience comme exit liquidity, et si vous ne connaissez pas ce terme, vous n’êtes pas encore prêts pour cet environnement. Celles et ceux qui prendront cette dernière affirmation comme un défi et chercheront sa signification hériteront de la terre promise.
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Il y a un culte sur le fait d’être parmi les premiers à utiliser un truc, à acheter / obtenir / conserver un token. Je vais le démonter point par point.
Voici une liste des arnaques les plus fréquentes, si ça peut aider :
Le sommet de la pyramide
Il y a ce mythe comme quoi être parmi les premiers à repérer un projet prometeur ou une crypto-monnaie est la seule façon d’en tirer un bénéfice. C’est faux.
Le niveau de risque tolérable
Tout dépend de ce que vous tolérez comme niveau de risque. Vous pouvez prendre des risques considérables en achetant de l’Ethereum en 2014 à un prix dérisoire, sans qu ’aucun écosystème n’ait rééllement été mis en place, sans preuve tangible (au-delà d’un document plein de promesses) que l’idée de Vitalik Buterin se concrétise un jour (d’ailleurs, Vitalik est un formidable écrivain, allez lire son blog).
Ou vous pouvez attendre de voir si la mayonnaise prend, de constater que plein de gens l’utilisent et développent des projets sur la blockchain Ethereum, et vous dire que c’est plus solide. Que vous voulez en être, vous aussi.
Parfois, arriver après les autres présente un avantage : le projet en question a déjà fait ses preuves. C’est une destination plus sûre pour vos euros que le dernier ScamCoin qui promet une Lamborgini aux 1000 premiers acheteurs.
La casquette d’explorateur
Pour comprendre, évoluer et SURTOUT survivre dans cet environnement, il faut garder l’esprit ouvert et le sens crittique aiguisé. Il ne faut pas avoit peur d’être bête en posant des questions. Il faut poser les questions qui fâchent.
Une seule règle prévaut : vous pouvez garder votre crypto-monnaie au chaud dans votre portefeuille, mais des tas de gens la veulent et en ont besoin pour mener à bien leurs projets. Ils vous offriront, en échange, des intérêts dans un contrat ou des biens numériques (une autre crypto en échange ou un NFT) qui aura soit de la valeur, soit aucune. À vous de détecter le plus offrant et de discerner le sérieux de l’arnaque.
Une seule chose reste sûre : garder des Bitcoins au chaud, dans un portefeuille physique, est le moyen le plus conservateur et le plus sûr de se prémunir des arnaques, etc. Personne ne contrôle le Bitcoin de façon unilatérale et sa sécurité est robuste. Alors pourquoi des tas de gens se sont rués sur le web3, la DeFi, les NFTs ?
Parce que les gens crèvent la dalle, ma bonne dame. Surtout après le COVID. Ils veulent l’oseille. Ils prennent des risques car, tant qu’à se faire arnaquer en allant bosser 9h par jour pour un connard, autant prendre un pari sur la monnaie loutre, sur ce nouveau pool de liquidité ou sur ce NFT hideux. C’est tout de même plus marrant que de remplir des tableurs Excel ou de remplir des étalages.
Les crypto-gens
Si vous n’avez jamais intéragis, fait équipe ou même comploté avec les gens qui composent ce (encore petit) écosystème, il y a des chances pour que vous ayiez des préjugés sur les individus (hautement problématiques) qui le composent.
La réalité, c’est que cet écosystème est éclaté en plusieurs tribus qui s’allient ou se font la guerre, en fonction de leurs intérpets ou de leur sensibilité. On y compte les Bitcoins maxi, les Ethereum maxi, les shitcoins maxi, les fembois, les constructeurs, les chercheurs, les artistes, les traders impitoyables, les gens du Tiers Monde ou vivant sous une dictature, les survivalistes d’extême-droite, les antivax, les anarchistes, les libertariens, les investisseurs institutionnels (qui se font bolosser par tout ce beau monde, d’ailleurs), les egilrs, les putes, les camgirls, leurs clients, les furries (la liste est longue et j’en suis à mon deuxième verre de pinot gris, donc je m’arrête là).
Tout cela pour vous dire que vous ne serez pas seuls, que vous pouvez trouver des alliés complètement différents de vous, qui auront peut-être des opinions scandaleuses à vos yeux mais qui, à un moment donné, partageront votre vécu et vos objectifs. Et que cela est une richesse morale, intellectuelle, humaine.
Ressources
J’ajoute ici des ressources qui pourront vous être utiles pour vous accompagner dans cette aventure :
Des listes owi owi
Voici des listes de ressources que j’ai jugées pertinentes, qui classent les sujets autour de la crypto, des NFTs et du web3 :