Marketing 2.0

Il est temps de penser, de CONSTRUIRΞ et de VENDR€ différemment ! Il n'y a pas que les courbes qui comptent, le globe compte aussi. Soyez à l’heure pour le nouveau départ vers le monde d'aujourd'hui.

Durée moyenne de lecture : ~ 20 min.

N.B.

  • Le mot “Produit(avec un « P » majuscule) est utilisé pour représenter un bien tangible.
  • Le mot “produit” (avec un « p » minuscule) est utilisé pour représenter quoi que ce soit ayant une valeur marchande.
  • Le mot “Service” (avec un « S » majuscule) représente une expérience, c'est-à-dire un bien intangible.
  • Le mot “service” (avec un « s » minuscule) représente l'action de servir un client.
  • “Marketing 2.0” (#MKTG2) est une stratégie mercatique dans laquelle l’abonnement à un Service se fait via un Produit et où l’abonnement à un Produit devient un service. En sachant que les deux peuvent être autonomes (ou pas). L'intérêt n'est donc pas qu'ils dépendent exclusivement l'un de l'autre, mais plutôt que le fait qu'ils se consomment mutuellement ajoute de la fluidité à l'expérience de l'utilisateur, ainsi qu'au mode de distribution quant à l'entreprise qui les fournit.

Part I

Aux consommateurs,

Le mot “Jeu” est communément utilisé pour désigner un tournoi, car du point de vue du spectateur, cela peut paraître divertissant. Cependant, les participants ne considèrent plus le jeu en tant que tel, surtout lorsqu’il commence à devenir trop long. Il devient personnel, exténuant même, jusqu'à ce qu'il y ait un adversaire de moins et le souvenir de sa performance pour la prospérité de la discipline.

Pour lors, la prochaine fois que vous constaterez que l’on qualifie une industrie de « Game », considérez que c’est une épreuve dans laquelle la seule issue est d’épuiser entièrement ses ressources ; dépourvu de mi-temps et de prolongation, hormis une fin !

Les marques, contrairement comme dans la série “Squid Game” sont dénuées de règles simples à suivre pour garantir leur survie. Elles doivent pouvoir s’adapter pour rester dans la concurrence à jamais, tandis qu’elles doivent savoir penser, construire et vendre différemment pour se démarquer de la concurrence à jamais.

Nous vivons aujourd'hui dans un monde dans lequel la compétition devient inévitable, et où la concurrence est un concept qui vient à nous limiter dans le temps. D’ailleurs “La Concurrence” en affaire est peut-être due à un manque d’initiative dans le milieu, ou bien une éternelle justification du statu quo ; un biais cognitif d’où l’intérêt est d’acquérir des parts de marché et que le carburant permettant d’alimenter cette cadence est de vendre des Produits à un rythme soutenu.

L’entreprise a sûrement besoin de tout ça, mais VOUS ! Avez-vous aussi besoin de tout ça ? Si l'investissement attribué par les marques à la recherche et au développement n’était qu'une initiative rentable d'affermissement destinée à la tendance. Une tendance dans laquelle votre argent est prioritaire et non pas réellement vos besoins ! Penseriez-vous encore qu’elle vous apporte réellement les améliorations techniques et pratiques nécessaires à votre épanouissement ?

Je suis d'accord pour affirmer que cette dernière apporte de la valeur aux domaines connexes. En revanche, les marques innovent avec parcimonie, mais vendent à profusion ; telle est l'illusion qui ne laisse aux consommateurs ni le temps, ni le recul indispensable pour effectuer un achat adéquat.

Aux marques,

D'un point de vue économique et écologique ; est-il toujours préférable de commercialiser régulièrement un Produit en espérant gagner des parts de marché, ou mieux vaut-il se concentrer sur les clients existants en les offrant des Services, fidélisant ainsi un Produit ?

Une possession matérielle bien conçue est faite pour durer dans le temps, fournir des appareils sans chargeurs sous un prétexte écologique ne suffit pas (sans parler des conséquences subies par la planète et de certaines minorités à cause des chaînes de production et de distribution).

Renoncez à la production immédiate d’un composant essentiel au bon fonctionnement d’un Produit. Puis, le fabriquer et l’expédier plus tard à un client qui avait la possibilité de l’avoir en un seul emballage, c’est doubler l’empreinte carbone de ce Produit.

Une excuse, peut-être ? Sous prétexte écologique ? Je n'en suis pas si sûr. Pourquoi concevez-vous encore des chargeurs ? Laissez cette tâche pernicieuse à des tiers, ils seront heureux de trouver des alternatives écologiques, et qui sait, peut-être qu’ils nous épateront…

À nous,

Jusqu’ici, rien de plus classique, c’est la manière courante de faire les choses. Cependant, j’estime que les entreprises pourraient faire mieux si les consommateurs savaient comment demander ce dont ils ont réellement besoin ; cela aiderait les entreprises à comprendre les besoins du marché et elles seraient en mesure de proposer des solutions viables.

Avez-vous déjà vu une multinationale sonder ouvertement son audience pour recueillir des données avant même de commencer le développement d’un produit ? Personnellement, j'ai jamais vu ça ! Pourtant, ce n'est pas si difficile qu’informel, et ce n'est, ni non plus un manque de professionnalisme… Disons juste que ce n'est pas bon pour les affaires !

Plusieurs marques qui se mettent à travailler sur un projet similaire sans être en collaboration ; à savoir que les critères de brevetabilité tiennent plus ou moins compte de la forme de la chose plutôt que du fond. Le résultat sera tout simplement une variété d'offres en provenance d’entreprises différentes pour une unique demande émanant d’une audience spécifique.

Sommes-nous désormais d’accord pour admettre que l’industrie de la technologie est encore un marché inexploité ? Contrairement au ressenti que nous pouvons avoir, il y a tellement de domaines à faire évoluer que nous devrions aussi commencer à parler de la “Fine Tech(à ne pas confondre avec FinTech).

Chaque composant informatique est une entreprise à part entière, on galère encore avec les batteries LFP (lithium-fer-phosphate), les écrans pliables, l’accessibilité, et même les logiciels ! Pas si longtemps que ça, la multinationale chinoise, “Huawei” s’est retrouvé à développer un système d’exploitation pour ses smartphones, qui ne l’a pas tant réussi à l'échelle internationale. Les marques ne sont pas obligées de tout faire par elles-mêmes (à ne pas confondre avec les bienfaits d’un écosystème numérique). Il ne devrait pas y avoir seulement deux ou trois alternatives, mais de préférence, toute une gamme d’options, des solutions IaaS, PaaS, SaaS qui aboutissent plus ou moins à des systèmes d’exploitations.

C’est toujours mieux d’avoir plusieurs choix, cela éviterait de forcer la main à certains qui parfois, nous encouragent sereinement à aller voir ailleurs. La diversité fait cruellement défaut sur le marché, et si ce n'était pas le cas, nous cesserions d'être exigeants et deviendrions de plus en plus gratifiants.

Les excellents communicateurs ont toujours été des mercaticiens imbattables. À quoi s'ajoute-t-il qu’une firme de nos jours peut se permettre d'engager la crème de la crème dans un domaine particulier. Par surcroît, préparer, éduquer ainsi qu’influencer une génération entière vers un choix spécifique de carrière. Nous assisterons alors plus tôt que prévu, au grand jour à l'exode des cerveaux ; qui sera pour cette fois inhabituelle, parce que, ce ne sera plus de pays en pays, mais d’une entreprise à l’autre.

Les gouvernements, face à cette situation, tenteront peut-être de réglementer les choses. Cependant, lorsque le Web3 prendra son essor, l’abréviation DAO (en français, OAD : “Organisation Autonome Décentralisée”) désignera sans doute une nouvelle forme de structure commerciale/organisationnelle (comme les LLC & Ltd. que nous connaissons). Située dans le Métavers (l’univers virtuel qui sera animé par les limites de la vie réelle), la réglementation de celles-ci ne relèvera probablement plus du ressort de l'État, et le cours des événements sera soumis au bon vouloir des membres de l'organisation.

À moins que les gouvernements ne deviennent une association mondiale de fournisseurs d’accès à Internet, je ne vois toujours pas leur sphère d'influence dans un système dit “décentralisé”. L'ironie du sort ? Le revers de la médaille ? En tout cas, je n'imagine pas les politiciens faire du lobbying, mais ça, c’est un autre sujet…

À l’industrie,

Parlons maintenant de la performance des petites et moyennes entreprises. Que pourront-elles faire de leurs idées novatrices, des idées intrinsèquement plus innovantes que celles de leurs imposants rivaux ?

Sans la portée nécessaire pour propulser leur message et sans les ressources budgétaires à investir en matière de R&D. Il ne leur reste que leur créativité pour provoquer la « FOMO » (de l’anglais : Fear Of Missing Out, “peur de rater quelque chose”) chez les gens. C'est ce qui fait parler d'eux, ce qui leur permet de capter l'attention et ce qui fait finalement d'eux un effet de mode après que leurs idées ont été copiées ou acquises (ce qui parfois, était tout simplement le plan).

Ce fait nous ramène à la question suivante : comment faire pour avoir plus de diversité sur le marché, ou devrais-je plutôt dire de l'originalité ? Soyons honnêtes, l’entreprise s'avère florissante, mais ce qui gêne, c’est qu’il y manque de saveur, de personnalisation.

Cependant, trop de personnalisation gâche l'expérience, car chaque « add-on » est plus ou moins unique et autonome lorsqu'il s'agit de communiquer entre eux, bien sûr ! Tandis que, pour ce qui en est de la création, ils ont majoritairement la même base, à peu près le même langage de programmation. #Log4j, (on en reparlera une autre fois).

Concernant l’innovation, beaucoup sont convaincus que la diversité sur le marché nourrit une saine ambiance concurrentielle et que la rivalité entre les marques stimule l’originalité ! À mon avis, nous en sommes bien loin de tout ça. Les marques sont prédéterminées à évoluer au rythme de l'industrie, au lieu de suivre leur propre cadence. La réalité est qu’elles subissent un blocage global, un ralentissement causé par un défaut d’attention à l’égard des détails.

Puisque la créativité ne se mesure pas en chiffres, elle ne devrait en aucun cas être considérée en tant qu’une obsession. Pour autant dire que la place accordée à la dimension créative est toujours si modeste, que peu d’entreprises se distinguent par leurs avancées dans le domaine. Force est de constater que la majorité des consommateurs se passe des nouveautés pendant encore un laps de temps. Car, la plupart d'entre elles n'en sont qu'à leurs débuts, et par conséquent, ne provoquent pas autant d'excitation auprès du grand public ; au même titre que leurs prix exorbitants qui viennent casser l’ambiance. Cela ne laisse alors qu’une poignée d'utilisateurs évoluant dans des milieux technicisés (mais pas que) qui en tirent réellement profit de tout ça, d'où l'intérêt de disposer de stratégies plus orientées/diversifiées.

La plupart d'entre eux sont des clients satisfaits et ils n'en attendent pas plus. Peu de marques ont déjà établi une stratégie pour ce type de clientèle. Pourtant, en scellant avec eux un engageant contractuel récurrent, cela représente une garantie que le client ne cherchera pas ailleurs, tant que l’on s’engage efficacement à répondre à ses besoins…


Part II

L’abonnement…

L’abonnement est un modèle économique dans lequel un client doit payer un prix récurrent à intervalles réguliers pour accéder à un Produit ou à un Service, selon Wikipédia. À mon opinion, c’est aussi une entente établie sur la confiance et l’accoutumance. Lorsque vous êtes confrontés à un manque de ressources, lors d'un exercice entrepreneurial ou lors de votre épanouissement personnel ; trois options s’offrent à vous :

  1. Achetez ces ressources.
  2. Louez ces ressources.
  3. Compensez vous-même votre manque, en confectionnant ces ressources.

Supposé que ces ressources varient et que vos besoins deviennent réguliers, la meilleure option est de faire confiance à un tiers capable de vous les fournir ; en procédant généralement par le biais d'un échange, ce dernier sera plus susceptible de répondre à vos requêtes ultérieures. Là, il ne s'agit plus simplement d’une coopération. C’est généreusement bien plus que ça, convenons-en, c’est de l’épanouissement bilatéral. Des deux côtés, chacun continue d’évoluer à son rythme, contrairement à l’autarcie qui en nécessite amplement plus d’efforts.

Le précepte a progressivement évolué au cours des dernières années et dorénavant un abonnement peut inclure des exclusivités ou des extras, qui ne sont pas forcément profitables pour tous mais qui en sont indispensables pour d'autres ; ce qui rend possible l'ajout ainsi que le retrait des éléments, ou plus encore, de personnaliser une demande en fonction du besoin de l’abonné(e). Grâce à nos progrès technologiques, il n’a jamais été aussi facile de faire adopter ce modèle à un aussi large éventail de clientèle ; en proposant des bouquets, les Produits/Services sont désormais mieux distribués et les clients bénéficient d’une expérience optimale.

L'abonnement à l'époque, sans l'accompagnement d'un Produit ?

Un service d'abonnement sans Produit au XVIIIᵉ siècle ? Je vous le dis tout de suite, ça n'existait pas ! À l’époque de l’apogée des abonnements à La Presse écrite aux États-Unis, c’était courant de voir différents types de quotidiens se faire livrer chez une même famille (à cause de l’engouement généré à l’égard de l’actualité).

Les discussions dans les salons de la Nouvelle Angleterre ne s’agissaient plus seulement de réunion de dames au langage poétique comme celle dépeinte par Abraham Bosse au XVIIᵉ siècle. Cent ans plus tard (ne nous attardons pas sur les quelques semaines de différence), le concept a évolué en Amérique pour laisser place aux familles influentes qui se joignirent pour discuter de l’actualité politique et de l’avenir de ces nouvelles terres.

Une tendance venait d'émerger, les éditeurs ont donc tout misé sur le fond de la chose, en remodelant la nature de l’information et en politisant leurs récits (afin de s’aligner aux idéologies de leurs lecteurs). Ils se sont focalisés que là-dessus. Par conséquent, ils ont accessoirement négligé la forme de la chose, c’est-à-dire, le support physique sur lequel ils transmettaient leurs messages ; hélas, ils ont fermé les yeux sur l’encre qui rendait lisibles leurs écrits.

En rendant le matériel plus attrayant, ils auraient pu réussir à produire des journaux de luxe. Tout simplement en utilisant de l'encre colorée et/ou aromatisée sur de la brochure de haute qualité !

Les consommateurs, étaient-ils moins superficiels à l'époque ? Peut-être bien. En revanche, prétendre que c'était techniquement impossible, en sachant que ces inventions sont plus ou moins moyenâgeuses ; c’est aussi admettre que le papier et l’encre ont été ringardisés par le processus de l’évolution ! On sait tenir des outils pour tracer des formes depuis le Paléolithique supérieur. La peinture, la calligraphie, on y pratique depuis la maîtrise de notre pouce préhenseur, nous y avons certainement mis du style ! À croire que l’on a aussi mis de la classe ? Comme dirait l’autre, c’est la loi de la demande mercatique qui décide ! Plus sérieusement, je suppose que l’empêchement à tout cela était sûrement une question d'approvisionnement, car il fallait produire rapidement une grande quantité de journaux pour satisfaire la demande.

En tout cas, une chose est sûre, cette idée aurait plu à beaucoup à l’heure qu'il est.

L’abonnement de nos jours, accompagné d’un Produit !

Prenons l'exemple de la multinationale avec la plus grande capitalisation boursière au monde, nul autre que “Apple Inc.” ; Apple vend des Produits & Services, cependant leurs Produits ne sont pas les plus convoités à travers le monde, contrairement à leurs Services !

D'autre part, elle est la seule à avoir réussi à créer un écosystème numérique dans lequel ses appareils peuvent communiquer efficacement entre eux (nécessitant l’assistance d’un appareil ou d’un périphérique de la même marque), améliorant ainsi l'expérience de l’utilisateur. Une expérience qui favorisera peut-être les propositions futures ou plus récentes de la marque…

Si nous énumérons les Services d’Apple les plus utilisés en 2019 (avant les changements de 2020). Il y a iCloud+ & Apple Music. Apple TV+ est apparu tardivement dans l'année de plus avec un catalogue limité qui n'était pas réellement intéressant pour l'époque.

Au premier trimestre de 2019, leurs ventes de Produits ont représenté 80,3 % de leurs revenus alors que seulement 19,7 % provenaient de leurs Services (comme vous pouvez le voir dans le graphique ci-dessous).

Source : Apple
Source : Apple

Tout au long de l'année 2019, force est de constater qu'il en est sensiblement resté ainsi. 82 % issus de leurs Produits, 18 % pour leurs Services.

Source : Apple
Source : Apple

Je précise que ces chiffres sont ceux de 2019 (l’année qui précède celle qui a changé une bonne partie de nos habitudes). Eh bien, c’est à ce moment-là que ça a probablement aussi changé pour Apple, ou du moins qu’ils ont appris et/ou profité de ce bouleversement pour asseoir leur nouvelle stratégie. Nous examinerons les chiffres de 2025 à l’avenir afin de valider cette thèse. Pour l'instant, nous pouvons voir des rénovations apportées au niveau de leurs Services ; à ceux qui existaient déjà tel que FaceTime (en le rendant accessible via d'autres plateformes) en plus d'en proposer discrètement de nouveaux, comme Fitness+ par exemple.

La disparité concernant les résultats des ventes relatives à leurs Produits & Services nous saute aux yeux. Ce n'est pas tant une anomalie pour une marque aussi rentable qu'eux, mais plutôt une incohérence. C'est pourquoi nous devons nous attendre à une augmentation des revenus en provenance de leurs Services qui finira par leur apporter l'équilibre, puis le reste du marché (qui suivra la vague, comme toujours). Ils n’ont pas eu l’occasion de dominer le marché mondial avec leurs Produits, mais s’ils investissent dans une telle stratégie, ils le feront certainement avec leurs Services (c'est-à-dire qu’ils seront probablement les premiers à vendre autant de Services que de Produits).

Étant donné que la plupart des personnes qui utilisent régulièrement un appareil intelligent sont au moins abonnées à un Service (que ce soit pour écouter, regarder ou lire du contenu). Le consommateur moyen n'a pas besoin d'acheter un nouveau portable chaque année. Ce qui semble certain, c'est qu'il utilise un Service au moins une fois par jour !

L'abonnement de nos jours, sans l'accompagnement d'un Produit ?

C'est désormais possible, mais disons qu'il s'agit encore de cas particuliers et que nous ne savons pas réellement à quoi nous attendre. Nous pouvons dire à ce jour que les géants du « streaming » (tel que “Netflix & Spotify”) n’ont pas la prétention de vendre des supports physiques pour accompagner leurs offres. Comme moi, vous diriez sans doute qu'il est déjà possible d'y accéder à leurs Services depuis n'importe quelle plateforme via un navigateur !

Pourtant, l'application reste encore le support le plus utilisé et le plus pratique pour la consommation de ce type de contenu. En sachant qu’ils ne versent pas de commissions aux magasins d'applications (puisqu’ils redirigent ailleurs les utilisateurs qui souhaitent souscrire à leurs Services) ; nous pouvons donc reconnaître que ce sont les seuls à savoir cueillir les roses du jardin sans se faire piquer par les épines.

Cela dit, l'année dernière, j'ai appris qu'Apple a été accusé d’abus de position dominante en évinçant son rival sur le marché de la musique en ligne. Une histoire dans laquelle Spotify se plaignait de ne pas pouvoir faire de la publicité pour ses offres hors application via leur application iOS…

Supposons que cette année, Spotify conçoive des écouteurs sans fil dans lesquels ils intègrent exclusivement leur Service (Spotify Premium). Un produit qui requiert tout bonnement une connexion à internet et occasionnellement un navigateur pour accéder au portail de gestion du compte de l'utilisateur. Puis, figurez-vous qu'Apple Music ait déposé une demande auprès de Spotify afin d'être également incorporé à ce produit, et qu'ensuite Spotify se soit systématiquement opposé à cette éventualité. Du côté d’Apple, pourront-ils se plaindre d'être confrontés à des pratiques anticoncurrentielles ? D’un côté et de l’autre, les deux ont/auront raison de ne pas dérouler un tapis rouge pour leur rival. Mais, peut-on vraiment admettre que ce sont des pratiques anticoncurrentielles ?

Je reconnais que tout cela reste encore assez flou. En ce qui concerne Netflix, ils se portent plutôt bien, néanmoins, cela ne les empêche pas d'augmenter leurs tarifs de temps en temps. Pour l’instant, ils sont clairement les grands gagnants de ce modèle économique en étant l'un des pionniers dans leur domaine. En tout cas, je leur souhaite une bonne continuation !


Part III

Continuum

Une offre est bien une réponse à une demande. Pensez maintenant à une offre qui répond à plusieurs demandes réparties sur une période de temps plus ou moins longue. C’est-à-dire une offre pour plusieurs demandes en provenance de la même source dans le temps. #BuildOnceSellManyTimes.

Avouons-le, il est difficile d’imaginer un tel scénario en réponse à des biens tangibles, car nous ne disposons actuellement pas de la technologie, nous permettant de dupliquer la matière (à échelle industrielle). En revanche, nous savons déjà comment créer un réseau, des canaux de communication entre des systèmes plus ou moins autonomes ; un écosystème numérique dans lequel un client peut prendre ses aises et se désintéresser de toute offre alternative.

Comme je l’ai mentionné précédemment, c’est un énorme avantage pour une marque d’avoir une fluidité, une séquence logique entre ses Produits/Services afin de satisfaire au maximum les besoins de ses clients…

Exemple 1 – Une entreprise

Prenons le cas du constructeur automobile californien. “Tesla”, qui bien sûr, conçoit des véhicules. Moyennant la vente de ces derniers, ils parviennent également à vendre des Services, et ce, depuis qu'ils bénéficient d'une communauté/clientèle, dont le taux de satisfaction avoisine les 90 %. Par conséquent, ils n'investissent guère dans la publicité étant donné que le bouche-à-oreille est devenu leur principal moyen de communication !

Avec la simplicité de leur catalogue, ainsi que son caractère personnalisable, Tesla renvoie l'image d'une marque minimaliste et nous pouvons clairement constater que l'apparence de leur gamme de voitures évolue d’ailleurs très peu. Cependant, ils les “rafraîchissent”, en d'autres termes, une mise à jour matérielle de certains composants du véhicule (ce qui n'affecte nécessairement pas le rendu de la carrosserie)…

Enfin, vous verrez comment Tesla pourrait faire évoluer votre perception de l’offre et de la demande en adoptant la méthode que je suis sur le point de vous exposer.

  • Dans un premier temps, imaginez que Tesla vous fait concession d’une voiture dont le coût s'élève à 100,000 dollars. Scellé par un contrat, vous bénéficiez de l’exclusivité des mises à jour du Produit et des Services d’accompagnement tout au long de la durée du contrat. À échéance déterminée, vous devriez rendre le véhicule et, en fonction de son état, vous obtiendrez une remise substantielle pour renouveler votre engagement, peu importe si vous optiez pour un modèle différent ou le même modèle à l’état neuf.

    Si vous souhaitez conserver le véhicule, soit parce que vous avez décidé de ne pas renouveler votre contrat, soit pour une quelconque raison, vous serez donc éligible pour l’option suivante.

  • Alternativement, vous payez le même modèle mentionné ci-dessus à 30,000 dollars en état re-conditionné. Sans engagement, vous pouvez ainsi le garder indéfiniment, toutefois vous payez séparément les Services et les mises à jour matérielles pendant la durée de vie du véhicule, mais toujours sans obligation.

Dans les deux scénarios, l’offre répond à plusieurs demandes (bien qu'il y ait les coûts de reconditionnement). Le plus intéressant est qu'elle répond aux exigences de plusieurs types de profils d'acheteurs, notamment :

  1. Celui qui désire tout avoir et qui peut se le permettre (il paie l’intégrale).
  2. Celui qui veut quelque chose de spécifique (il paie en fonction de ses besoins).
  3. Enfin, celui qui souhaiterait avoir plus, mais qui se trouve limité par ses moyens (il paie au fur et à mesure).

Avantages

Pour une compagnie telle que Tesla, cette approche ne peut être que bénéfique. Ils produiront moins, tandis qu’ils reconditionneront davantage, ils resteront rentables tant qu’ils prennent soin de leurs clients en perfectionnant leurs offres, ainsi qu’en leur proposant de nouvelles. De plus, ils peuvent se le permettre, car ils ont un taux de satisfaction élevé auprès de leurs clients, qui font à leur tour la promotion de la marque. Ainsi, ils peuvent investir sérieusement en Recherche & Développement !

Inconvénients

Il faut bien l'avouer, nous sommes encore loin du seuil standard d’autonomie avec les voitures électriques par rapport aux voitures à essence. Tesla a eu l'avantage sur les autres constructeurs dans ce que l'on appelle potentiellement le “virage écologique”, mais cela ne justifie en rien l'autonomie de ses véhicules.

En outre, un véhicule devra être redessiné au moins tous les quatre ou cinq ans. Au début, ce sera un peu pénible pour les constructeurs qui n'entretiennent pas de liens étroits avec leurs clients, s'ajoute-t-il que tout le monde ne peut pas se permettre de ne pas se soucier de la publicité en interne. Quant à ceux qui ne proposent pas de Services, de compléments ou même de reconditionnements, je reste quand même optimiste. Ils trouveront bien assez vite la nouvelle voie qui les mènera aux standards du marché ; être capable de se démarquer des autres par la suite, ça, c'est toujours une autre histoire !

Alors que j'écris ces lignes, de nombreuses choses ont encore besoin d'évoluer. En revanche, ce que nous devons nous permettre, c’est de croire fermement au développement durable et surtout, commencer d’explorer de nouveaux champs de possibilités pour enfin y parvenir dans un avenir proche.

Exemple 2 – Un particulier

Découvrons maintenant un artiste indépendant qui produit régulièrement des morceaux, des EPs puis des albums. Il se livre à des performances dans la vie réelle, ainsi que dans des espaces virtuels. À un moment donné, il lance sa propre marque et offre quelques fois des « goodies » (offres groupées) à son public, ajoutant ainsi plus de valeur à ses créations. Sporadiquement, il s'associe à d'autres marques en faisant quelques placements de produits… Enfin, il pourrait faire ça toute sa vie, cependant, il va falloir qu’il le décide, et s'il le fait, c'est probablement pour lui le prélude à une nouvelle façon de faire les choses que je nomme encore : l’abonnement ! Autrement dit, le meilleur procédé pour les engagements financiers à long terme, une stipulation d’un contrat récurrent avec ou sans perspective d’évolution, étalée dans le temps.

En convenant directement avec ses fans pour produire du contenu pour eux tout au long de sa carrière, l'artiste peut s'affranchir de toute forme d’emprise en étant véritablement dévoué à ses supporteurs. Puisque de nombreux artistes produisent en fonction des besoins de l'industrie, cela signifie qu'ils ne pourront pas se distinguer de celle-ci tant qu'ils y seront.

Apprécions ainsi la remarquable initiative du rappeur américain “Daylyt”, il a su se démarquer en proposant son album exclusivement sur son site internet tout en se vendant à plus de 100,000 exemplaires. Cette démarche le rend d'autant plus authentique, puisqu'il est rémunéré directement par ses fans pour le travail qu'il fournit au jour le jour. De la sorte, on peut sincèrement dire qu'il est libre et intimement lié à son public.

Avantages

Surpris, nous serons de voir à quel point nos artistes préférés deviendront plus productifs. Le rappeur canadien “Tory Lanez” a vendu plus d'un million d’exemplaires de son album When It's Dark en « NFT » (de l’anglais : Non-fungible Token, “jeton non fongible”). Pour aller plus loin, les artistes pourront faire des dédicaces à leurs fans grâce aux NFTs ; pourquoi pas une chanson ou un EP exclusivement destiné à un petit groupe de leur auditoire ?

Chaque année, nous dépensons en moyenne 120 dollars pour accéder à des millions de chansons que nous n'aurons guère le temps d’apprécier ; dans les années 1980, un album se vendait en moyenne une dizaine de dollars, alors que nos parents l'écoutaient en boucle des semaines durant ! À présent, au milieu de tout ce brouhaha, savons-nous encore comment soutenir réellement nos artistes favoris ? Les classements sont très intéressants, mais le support financier reste un facteur déterminant dans la carrière d’un jeune artiste indépendant.

Encore une fois, ce sera toujours mieux tant qu’il y ait moins d’intermédiaire entre un artiste et ses fans.

Inconvénients

Au début, le premier obstacle sera sans doute de nature psychologique ; une sorte de pression permanente, la peur du manque d'imagination, etc. Néanmoins, étant donné les liens sincères et étroits qu'il tissera avec ses fans, l'artiste sera sûrement encouragé de la meilleure des manières. Il apprendra à mieux connaître son audience et il reprendra progressivement confiance en lui, tout comme son public (vice versa).

Si l'on se réfère au cas d'un de mes artistes préférés, “Frank Ocean”, on constate qu'il produit très peu, il reste assez distant de ses fans, auquel s'ajoute un hiatus record de quatre ans à sa carrière. Cela ne signifie pas pour autant qu'il n'ait plus son audience, bien au contraire, nous attendons tous avec impatience un nouveau projet et pourquoi pas, tout simplement un nouveau morceau. S'agit-il également d'une espèce de stratagème ? Peut-être ! Est-ce que cela fonctionne ? Je ne peux que dire : qui vivra, verra.

En attendant, je vous laisse avec vos pensées…


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Contribution : srprs.eth | Rédigé & édité par : srprs.eth | Literally Minted | 30.03.2022

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